XVIe École de Printemps – 16. Frühjahrsakademie
Kolloquium
XVIe École de Printemps – 16. Frühjahrsakademie
Art et politique
L’étude des rapports entre art et politique est toujours peu ou prou marquée du soupçon du fonctionnalisme. Évoquer la « fonction politique de l’art », serait en réduire la portée esthétique, sacrifier la forme sur l’autel d’un principe extérieur, plaquer sur l’oeuvre une vision instrumentale. La notion de « propagande », abondamment utilisée par les historiens, est emblématique de cette réduction du visuel au message qu’impose l’insertion de l’art dans la cadence de l’histoire politique. Ce que le politique fait à l’art est alors envisagé comme une perte – de l’esthétique, de la forme, de l’autonomie de l’art. Tout se passe comme si se rejouaient ici les anciennes querelles qui entouraient jadis la réflexion sur la « destination sociale » de l’art ; comme s’il fallait aussi maintenir la possibilité pour l’art d’être le dernier refuge de la liberté.
Les tables rondes:
Mardi 19 juin 2018 à 18h30
Bâtiment Max Weber - Campus universitaire de Nanterre - 200 avenue de l’Université - 92001 Nanterre
Table-ronde : Repenser le politique. Biopolitique et formes-de-vie - de Foucault au débat actuel
avec Guillaume Le Blanc (Université Paris Est Créteil)
et Judith Revel (Université Paris Nanterre)
animée par Michael Zimmermann (KU Eichstätt-Ingolstadt)
Le nouveau populisme, les médias sociaux et des phénomènes tels les "fake news", les chambres d’écho et les nouveaux nationalismes ont mis au défi la notion même du politique. La représentation politique est menacée par une tendance à un autoritarisme plébiscitaire. Les institutions de coopération mondiale et le plurilatéralisme sont attaqués. L'idée même d'une solidarité mondiale et de droits de l'homme universels ne sont plus acceptés comme bases ou but de l'action politique dans son ensemble. En même temps, dans des oeuvres ouvertes, participatives ou interactives, des artistes expérimentent avec de nouvelles formes d’association ou de socialisation. Intégrant souvent un emploi nouveau de médias sociaux, ils invitent à repenser par exemple le "Sud" ou les modes du networking global.
C'est devant cet arrière-fond que d'éminents philosophes discutent l'état actuel du débat sur la biopolitique, terme qui a pris son essor depuis la critique "archéologique" de nos sociétés par Michel Foucault. Son analyse, selon laquelle le politique n'exclut plus le privé, l’oikos, mais vise à attribuer ou à refuser des opportunités ou des chances de chacune et chacun de mener la vie s'est, depuis, avéré porteuse – aussi quand il s'agit de se confronter à l'inégalité mondiale croissante et aux défis qui menacent désormais le projet de l'humain dans son ensemble. Au lieu de regretter la mise en question des valeurs d'une gauche traditionnelle, le débat vise à esquisser de nouvelles manières de penser l'action politique. Parmi ces nouvelles pensées de l’action politique, se trouve la remise en cause de l’individu comme préexistant au social et opposé à la société pensée comme une totalité. Cette table ronde sera l’occasion de discuter de ces questions et des expériences visant à légitimer de nouveaux modes de coopération politiques et artistiques.
Mercredi 20 juin 2018 à 11h
Centre allemand d’histoire de l’art (DFK Paris) - Hôtel Lully - 45, rue des Petits Champs - 75002 Paris
Table ronde : exposer les luttes sociales
avec Philippe Artières (directeur de recherche au CNRS)
Éric de Chassey (directeur général de l’INHA)
et Valérie Tesnière (directrice de La Contemporaine)
animée par Christian Joschke (Université Paris Nanterre)
Les récents débats autour des expositions ayant pour thème les soulèvements, les révolutions, les mouvements politiques et sociaux se sont pour partie focalisés sur des divergences apparentes entre la pratique des historiennes et historiens et celle des historiennes et historiens de l’art. Aux premiers, on reconnaît le devoir de fidélité à la source, au fait, à la chronologie ; aux autres le droit d’aspirer à une lecture purement esthétique ou allégorique de la contestation. Or ce débat qui oppose en somme l’historien des faits à l’historien des formes ne cache-t-il pas au contraire une réelle nécessité de convergence des deux approches autour de méthodes et de sources communes – l’exposition artistique ne pouvant plus se passer aujourd’hui du principe de l’archive et l’exposition documentaire refusant de se soustraire à la question de la forme ? Les réflexions menées ailleurs sur l’histoire des musées documentaires d’une part et l’importance du document dans les pratiques artistiques d’autre part tendent en effet à faire de l’inversion fonctionnelle de l’oeuvre et du document le socle commun des pratiques d’exposition. Jusqu’à quelles limites ?
Jeudi 21 juin 2018 à 18h
Conférence de Thomas Gaehtgens (directeur du Getty Research Institute)
« Le Bombardement de la Cathédrale de Reims en 1914 »
Introduite par Jean-François Balaudé, Président de l’Université Paris Nanterre
Présentée par Ségolène Le Men, Présidente de la Fondation de l’Université Paris Nanterre
(Carton d'invitation à télécharger ci-contre)
Au début de la Première Guerre Mondiale, le bombardement de la cathédrale de Reims pendant la bataille de la Marne, en septembre 1914, suscita une controverse internationale qui devint particulièrement véhémente entre la France et l'Allemagne. Dès lors, les Allemands allaient être considérés et désignés comme des Barbares, des Huns et des Vandales. L’attaque d’un monument national aussi important devait profondément peser sur les relations entre les deux pays. Ce fut seulement en juillet 1962, lors de la présence commune dans la cathédrale des deux chefs d’état de Gaulle et Adenauer, que s'ouvrit la voie de la réconciliation et de l’amitié franco-allemande.
Né en 1940, Thomas Gaehtgens, docteur de l'université de Bonn, a été professeur d'histoire de l'art à Göttingen puis à la Freie Universität de Berlin (1980-2006). En 1992, il a organisé le XXVIème Congrès International d’Histoire de l’art à Berlin en tant que président du CIHA, et en 1998-1999, a été titulaire de la chaire européenne du Collège de France. Fondateur et directeur du Centre Allemand d’Histoire de l’Art à Paris (1997–2007), il a été directeur du Getty Research Institute à Los Angeles de 2007 à 2018. Docteur honoris causa du Courtauld Institute of Art, London (2004), et de Paris-Sorbonne (2011), il a reçu en 2009 le Grand Prix de l'Académie Française pour la Francophonie et en 2015 le Prix Mondial Cino del Duca de l’Institut de France. Depuis sa monographie sur Germain Pilon (1966), il a publié de nombreux ouvrages, parmi lesquels Versailles als Nationaldenkmal, Antwerpen, 1984; L’art sans frontières, Paris-Berlin les relations artistiques franco-allemandes, Paris 1999; avec Mathilde Arnoux und Friederike Kitschen, Perspectives croisées, La critique d’art franco-allemande, 1870-1945, Paris, 2009.
Contact : edp2018parisnanterre@gmail.com
Entrée libre dans la limite des places disponibles. Dans le cadre du plan vigipirate renforcé, ce carton pourra vous être demandé à l’entrée.
Pour plus d'informations, rendez-vous sur le site http://www.proartibus.net/ ou téléchargez les documents ci-contre.
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