In gleicher Entfernung der Bonhomie der Place des Voges und der kühlen Eleganz der Place Vendôme bietet die Place des Victoires ein kontrastreiches Bild. Entstanden ist der Platz 1685 im Bestreben, den damals auf dem Höhepunkt seines Ruhmes befindlichen Ludwig XIV. zu ehren. Er wurde als Illustration des Prinzen in der Stadt entworfen, ein »königlicher Platz«, dessen allegorischer Diskurs sich sowohl in der Herrscherstatue als auch in der architektonischen Abfolge der geordneten Fassaden niederschlägt. Als Meisterwerk von Jules Hardouin-Mansart kündigt der Platz weitere Anlagen in Paris (Place Vendôme) und in ganz Frankreich (Dijon, Rennes, Bordeaux, Nancy, …) an, die sinnbildlich für das Frankreich der Königszeit stehen.
Ab dem Ende des 18. Jh. ist dieses Bild einem tiefgreifenden Wandel ausgesetzt. Zunächst erfolgt der Sturz des königlichen Standbilds (1792). 1822 wurde der Ludwig XIV. aus Bronze in neuer Haltung und mit neuer Symbolik wieder aufgegriffen: Die Geschichte ersetzt die Allegorie. Mit dem Durchbruch bei der Rue Etienne-Marcel und den neuen Fassaden eröffnet die Stadt den Zugang zu dieser zuvor geschützten Anlage. Als Kreuzung im Herzen des pulsierenden Stadtkerns, in nächster Nähe zum Quartier des Halles und den Geschäften entlang der Handelsadern wird die Place des Victoires zum Zentrum eines Stoffladen- und Händlerimperiums, das seinen Fokus im 20. Jh. vom Großhandel auf die Elite der Modemacher gewandelt hat. Einst königlicher Platz, unlängst Handelszentrum, heute die Hauptstadt des »guten Geschmacks«, welches Schicksal wartet morgen auf die Place de la Victoire?
Diese Veränderungen erzählen von Paris, aber auch von Frankreich. Deshalb geht dieses von französischen und deutschen Kunsthistorikern verfasste Werk auf alle Aspekte des Themas ein – Geschichte, Ästhetik, Politik, Wirtschaft, Soziales und Stadt. Untersucht werden des Weiteren die beiden Monumente, die auf dem Platz zu sehen sind: Die Kirche Notre-Dame-des-Victoires und das Gebäude der Banque de France, das früher als Hôtel de Toulouse bekannt war. Mit hochwertigen und vielfach zuvor unveröffentlichten Illustrationen sowie zahlreichen Nachforschungen und besten Quellen trägt dieses Werk dazu bei, ein Quartier mitten in Paris neu zu entdecken, das man doch so gut zu kennen glaubte.
À égale distance de la bonhomie de la place des Vosges et du chic glacé de la place Vendôme, la place des Victoires offre une image riche en contrastes. Née en 1685 de la volonté de magnifier Louis XIV alors au zénith de sa gloire, elle a été conçue comme une illustration du prince dans la ville, une « place royale » dont le discours allégorique s’exprime autant dans la statue du souverain que par la cadence architecturale des façades ordonnancées. Chef-d’œuvre de Jules Hardouin-Mansart, elle annonce d’autres ensembles qui, à Paris (place Vendôme) ou en province (Dijon, Rennes, Bordeaux, Nancy…), ont mis la France à l’heure royale.
Dès la fin du XVIIIe siècle, cette image connaît de profondes mutations, la principale étant la destruction de l’effigie royale (1792). Rétabli en 1822, le Louis XIV de bronze a changé de position et surtout de symbolique : l’histoire remplace l’allégorie. Enfin, la ville vient ouvrir l’écrin jusque-là fermé sur lui-même, avec le percement de la rue Étienne-Marcel et l’altération des façades d’origine. Carrefour au centre de la cité trépidante, proche des Halles et des commerces des Boulevards, la place des Victoires devient alors la capitale d’un empire de magasins et de marchands de tissus qui, au XXe siècle, est passé du commerce de gros à l’élite des faiseurs de mode. Place royale jadis, place-carrefour naguère, capitale du « bon goût » aujourd’hui, que sera-t-elle demain ?
Ces mutations parlent de Paris, mais encore de la France ; c’est pourquoi ce livre, rédigé par des historiens de l’art français et allemands, aborde tous les aspects du sujet – historique, esthétique, politique, économique, social et urbain. Il étudie également les deux monuments qui font cortège à la place, l’église Notre-Dame-des-Victoires et la Banque de France, jadis hôtel de Toulouse. Riche d’une illustration de qualité et souvent inédite, ainsi que de nombreuses recherches conduites aux meilleures sources, cet ouvrage contribue à faire redécouvrir un lieu qu’on croit pourtant bien connaître, au cœur même de Paris.