Hubert Robert insituable
Conférence
Hubert Robert insituable
Hubert Robert insituable
Conférence par Johanne Lamoureux, Professeure titulaire au département d’histoire de l’art et d’études cinématographiques (Université de Montréal)
Les jardins d’Ermenonville ne sont peut-être pas le lieu qui vient tout de suite à l’esprit, dès lors qu’il s’agit d’envisager la création de jardins par Hubert Robert (1733–1808). Le peintre en aurait tout au plus fourni le dessin de certaines fabriques que la Promenade ou Itinéraire des Jardins d’Ermenonville reconnait, au fil du parcours proposé, dans certains «tableaux parfaitement bien composés». Mais Ermenonville constitue un excellent point de départ pour étudier comment, durant le dernier quart du XVIIIe siècle français, une telle transplantation du tableau, entendu ici à la fois comme objet matériel et opérateur transdisciplinaire, a permis, au-delà de la seule perspective du jardin pittoresque, de penser la peinture pour ainsi dire hors d’elle-même et ce faisant, d’en renforcer la suprématie médiale au sein des beaux-arts et plus généralement de la culture de l’époque.