Mathilde Arnoux intervient dans le cadre des journées d’étude « Ce qu’il reste de la RDA – Une bibliothèque est-allemande à Nantes », organisées par le Centre de recherche sur les identités, les nations et l’interculturalité (CRINI), les 18 et 19 novembre 2022, sur le campus Tertre de l’université de Nantes. Il s’agit des premières journées d’étude consacrées au fonds RDA de la bibliothèque universitaire (BU) de Nantes Université.

Voir présentation et programme sur https://crini.univ-nantes.fr/activites/journees-detude-ce-quil-reste-de-la-rda-a-nantes.

Jusqu’en juin 2021, la BU Lettres de Nantes Université possédait dans l’un de ses magasins environ 850 ouvrages non répertoriés, liés par leur origine est-allemande. Provenant en partie d’un don de l’Ambassade de la République démocratique allemande (RDA) en France, cet ensemble n’avait encore jamais fait l’objet d’aucune attention. Afin de marquer l’entrée de ce fonds dans les collections de la BU Lettres grâce au catalogage des ouvrages, une première exploration scientifique propose de redonner une place à « ce qu’il reste de la RDA » à Nantes. À ce titre, elle souhaite à la fois faire revivre le contexte dans lequel ce fonds a été constitué, éclairer les thématiques pertinentes pour ce corpus et présenter certains ouvrages-clé de façon plus approfondie.

Ces journées d’étude accompagnent l’exposition éponyme présentée du 16 novembre au 22 décembre 2022 à la BU Lettres, proposant de découvrir une série d’ouvrages datant de la RDA. Redécouverts il y a un peu plus d’un an, ils sont issus pour la plupart de dons du Centre culturel de la RDA à Paris, de l’ambassade de la RDA en France ou encore de la Délégation permanente de la RDA auprès de l’UNESCO, située au 24 rue Marbeau, 75116 Paris. Le point fort de ce reliquat tient dans une collection importante de livres en histoire de l’art, de livres présentant le patrimoine urbain du territoire de la RDA et ses mythes fondateurs, ou encore dans la présence de collections éditoriales quasi entières consacrées aux littératures étrangères.

Listes des intervenant.e.s : Ulrich PFEIL, Frédéric GLORIANT, Simon GODARD, Marie MÜLLER-ZETZSCHE, Florence BAILLET, Carola HÄHNEL-MESNARD, Danielle RISTERUCCI-ROUDNICKY, Mathilde ARNOUX, Caroline JESSEN, Sven KÖDEL, Jean-Paul BARBE, Jean MORTIER, Perrine VAL.

Dans sa contribution « Regards croisés sur les titres communs à deux collections d’ouvrages d’histoire de l’art de RDA : BU Nantes et DFK Paris », Mathilde Arnoux revient sur les questions soulevées au DFK Paris en 2016 par l’acquisition (d’une large partie) de la bibliothèque privée de Peter Heinz Feist (1928-2015), éminent historien de l’art de RDA. En effet, la plupart des titres conservés dans le fonds de la BU de Nantes se trouvaient également dans la bibliothèque privée de ce professeur en Kunstwissenschaft à la Humboldt Universität de Berlin-Est, représentant la « science de l’art marxiste » propre à la RDA. En considérant cette bibliothèque comme un « réservoir de traces », traces laissées par les auteurs, artistes et œuvres de ce pays disparu qu’est la RDA, Mathilde Arnoux interroge la présence dont ces traces attestent et l’absence qu’elles révèlent.

Lire aussi :

• Mathilde Arnoux, « Le catalogue de l’exposition Joseph Beuys. Multiplizierte Kunst 1965-1981. Sammlung Ulbricht (Berlin, Ständige Vertretung der Bundesrepublik Deutschland, 1981) », une contribution à la série Le meilleur de nos livres rares de la bibliothèque du DFK Paris, URL : https://dfk-paris.org/de/page/rarabibliothek-1951.html