Le congrès international de l’américanisme est un événement annuel qui se déroule de manière continue depuis 1979 et qui a été créé pour fournir un lieu de rencontre et de comparaison des différentes expériences américaines, tant disciplinaires que géographiques. La conférence est divisée en sessions, proposées et coordonnées par des scientifiques du monde entier. Les thèmes abordés vont des matières et disciplines les plus variées : de l’archéologie à l’anthropologie, de la linguistique à la sociologie, des droits des peuples autochtones à l’art, de l’architecture à la politique, des études religieuses à l’histoire. Cette année, ce congrès est dédié aux enfants Inuits victimes des écoles chrétiennes et a lieu à Pérouse. 

Dimanche 14 mai 2023 à partir de 14 heures et disponible aussi en ligne via Zoom et Facebook, plusieurs chercheuses et chercheurs interviendront dans le volet « Imaginaires et mémoire : études culturelles » sous la direction de Piero Gorza (Instituto De Estudios Indigenas, San Cristobal De Las Casas Chiapas Mx – Centro Studi Americanistici « Circolo Amerindiano »). Dans cette section, il s’agira de présenter principalement des études sur les diversités culturelles qui s’expriment sous toutes formes de représentations. Il est acquis que par les représentations sociales et individuelles, nous pouvons localiser les formations, transformations et resémantisations identitaires, caractérisées par une polysémie, et par conséquent, polyphoniques. C’est pour cette raison que l’interdisciplinarité n’est pas un instrument de travail mais une théorie qui a pour finalité d’étudier les symboles clés des cultures, ainsi que la manière dont ils sont perçus, conçus et représentés. Tous les types de manifestations culturelles peuvent être envisagés dans la mesure où nous croyons que les subjectivités culturelles sont représentées dans les formes littéraires, cinématographiques, artistiques et que les études des représentations culturelles ne sont pas le monopole des disciplines conçues pour cette finalité.

Élodie Vaudry interviendra dans ce cadre sur la resémantisation des objets précolombiens au prisme de l’orientalisme. Au XIX^e siècle, les débuts de la discipline américaniste en Europe peuvent se lire au prisme de l’orientalisme, les deux associations étant, dès le départ, liées institutionnellement et méthodologiquement. Cette étude propose donc de mettre en lumière les tâtonnements sémantiques et méthodologiques des américanistes pour définir les créations précolombiennes et leurs resémantisations au regard de l’orientalisme européen. Les revues d’art de la période comme la Revue orientale et américaine (1858-1895) et les grammaires ornementales comme celle d’Owen Jones (1856) seront les outils de ce travail, autant pour saisir une histoire du regard, du goût que pour appréhender une histoire de la réception de l’art précolombien en Europe. 

Voir aussi l’intervention « Comparaison née par raison ? Questions de méthode pour une histoire de l’art transrégionale » de Lena Bader au même colloque dans la section « Discours de la méthode ». 

Résumé en espagnol

Resemantización de objetos precolombinos a través del prisma del orientalismo – En el siglo XIX, los inicios de la disciplina americanista en Europa pueden leerse a través del prisma del orientalismo, estando ambas asociaciones institucionales vinculadas desde el principio. Así, este estudio pone de relieve los tanteos semánticos y metodológicos de los americanistas a la hora de definir las creaciones prehispánicas y sus semánticas con respecto al orientalismo europeo. Las revistas de arte de la época, como la Revue orientale et américaine (1858-1895) y las gramáticas ornamentales como la de Owen Jones (1856), serán las herramientas de este trabajo, tanto para aprehender una historia de la mirada y del gusto, como para estudiar una historia de la recepción del arte prehispánico en Europa.