Sara Martinetti

Dr. Sara Martinetti

École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS), Paris (septembre 2021 – août 2022)

projet postdoctoral : Les pratiques de l'écrit de Daniel Buren et Michel Claura développées sur la scène artistique parisienne entre 1967 et 1974

Vita

Sara Martinetti est chercheuse en anthropologie, histoire et théorie des arts. Sa thèse de doctorat, dirigée par Béatrice Fraenkel et soutenue en 2020 à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS), est intitulée « I never write, I just do. Pratiques de l’écrit et enjeux théoriques du travail de Seth Siegelaub dans l’art conceptuel, le militantisme et l’érudition ». Autour du même complexe thématique, elle a conçu deux expositions accompagnées de catalogues, The Stuff That Matters. Textiles Collected by Seth Siegelaub for the CSROT (Raven Row, 2012) et Seth Siegelaub. Beyond Conceptual Art (Amsterdam, Stedelijk Museum, 2015-2016 ; Cologne, Walther König, 2015), et l’anthologie Seth Siegelaub. “Better Read Than Dead”, Writings and Interviews, 1964-2013 (Walther König, 2020). Dans une continuité de méthode, elle travaille depuis 2014 avec Michel Claura, critique d’art et organisateur d’exposition actif entre 1967 et 1982. Deux rapports de recherche issus de cette collaboration sont parus en format papier et numérique, Michel Claura : Code vestimentaire. Les fruits déguisés ne seront pas acceptés. De quelques insertions dans un moment de l’art peu vêtu et Trois actes d’écriture de Michel Claura entre 1973 et 1982, publiés grâce au soutien à la recherche du Centre national des arts plastiques (Cnap) en 2017 et à la Mission Recherche des Amis du Centre Pompidou en 2020. Parallèlement à ses recherches, elle développe ses connaissances théoriques et pratiques sur le textile.

 

En 2021-2022, le DFK Paris lui a attribué une bourse sujet annuel STREET ART.

Axes de recherche

Les pratiques de l’écrit de Daniel Buren, Michel Claura et d’autres sur la scène artistique parisienne des années 1970

 

 

En 1968, Daniel Buren commence la série des Affichages sauvages, dont Michel Claura dira dans un article publié en 1970 dans Studio International : « Il y avait donc une visibilité basique, dont chaque passant était le témoin, et une visibilité spécifique, dont ceux qui étaient venus spécifiquement en réponse à l’annonce étaient les spectateurs. » Dans les années 1970, l’artiste et le critique sont les acteurs d’un réseau informel qui se retrouve dans des lieux parisiens alternatifs comme la Galerie 1-36 ou Vitrine pour l’art actuel, qui rassemblent des figures venues d’horizons divers, dont les historiens ont à peine commencé à cartographier le travail et l’influence. Le photographe polonais Eustache Kossakowski (1925-2001), qui a produit une documentation exceptionnelle de cette scène, est également l’auteur de séries photographiques telles que Six mètres avant Paris et Les Palissades, qui nous transportent dans les rues de la capitale à cette époque. 

À partir de cet ensemble d’œuvres, d’écrits, d’idées, de lieux, de situations et de personnes, et selon une approche anthropologique, ma recherche mettra en évidence les articulations entre l’art dit conceptuel et le street art. Ces pratiques partagent le milieu urbain comme lieu de production artistique en-dehors de la galerie, une prédilection pour le travail in situ et une dimension politique qui nourrit leur critique des institutions et des pratiques d’écriture. Dans un second temps, mon travail portera sur la constitution d’un instrument de recherche sur les écrits de Claura devant permettre de mettre en évidence les enjeux théoriques qu’il partageait avec ses compagnons de route.

Contact

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