À l’occasion des ses 10 ans, le GRHAM (Groupe de Recherche en Histoire de l’Art Moderne) accueillera Étienne Jollet, professeur d’histoire de l’art moderne à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, pour une conférence titrée « Ce qui lie dans ce qu’on voit. La question du lien dans les arts visuels en France durant la Seconde modernité (XVII^e-XVIII^e siècles) », avec comme répondante Elisabeth Fritz, directrice adjointe du Centre allemand d’histoire de l’art (DFK Paris). 

Jürgen Habermas avait placé au centre de son approche du XVIII^e siècle la notion d’« espace public » : on a plus récemment élargi la notion au XVII^e siècle (H. Merlin). On se propose de mettre l’accent sur la notion de « lien » pour rendre compte de certains traits spécifiques des arts visuels de la Seconde modernité. Elle est récurrente sous la plume de Corneille, plutôt au pluriel (« les liens », avant tout dans un contexte amoureux) et le reste jusqu’à J.-J. Rousseau (« lien naturel », « lien social ») et au-delà. Le lien emprisonne-t-il ou libère-t-il ? Lien, liaison, rapport, relation, chaîne – et leurs contraires, isolement, solitude, écart, distance : dans le contexte de la monarchie absolue en France où se manifestent divers discours portant sur la notion de liberté, comment des enjeux formels propres aux arts visuels (ainsi la question de la composition et le « tout-ensemble », la représentation figurative comme combinaison de continuités et de discontinuités, la relation entre les figures au sein de la narration) sont-ils parcourus par les diverses formes que prend la notion de lien, tant dans l’œuvre que dans la relation du spectateur à celle-ci ?

Un cocktail en l’honneur des 10 ans du GRHAM clôturera l’événement.