Clémence Fort
Clémence Fort, M.A.
Vita
Clémence Fort est actuellement doctorante en quatrième année d’histoire de l’art à l’École normale supérieure de Paris, au sein de l’université PSL. Elle prépare une thèse intitulée « Collecter les americana : la Nouvelle-France dans les cultures visuelles et l’art des Lumières (v. 1700-1763) », sous la direction des professeures Charlotte Guichard (ENS) et Peggy Davis (UQAM). Ses recherches se situent au carrefour d’une histoire de l'art renouvelée par l’étude des pratiques de la collecte, des collections et des cultures visuelles et matérielles tout en adoptant une perspective élargie qui englobe également l’histoire coloniale, l’histoire environnementale et l'anthropologie de la nature. En parallèle de sa recherche doctorale, Clémence s’est également engagée dans des activités de recherches variées : elle a été stagiaire au musée du Quai Branly et assistante de recherche au Metropolitan Museum of Art (New York).
Axes de recherche
Projet de recherche dans le cadre du sujet annuel 2024/26 « Nature » :
Nature coloniale et culture de la curiosité : les collections d’americana en France (v. 1700-1763)
La France du dix-huitième abritait des collections composées d’objets coloniaux en provenance de Nouvelle France – colonie française d’Amérique du Nord avant sa cession en 1763 à l'Espagne et à la Grande-Bretagne. Ces artefacts rejoignent les collections françaises, à Paris mais aussi dans les villes portuaires de province. Ils englobent une grande variété d'objets (wampums, maquettes de canots, boîtes de souvenirs) qui témoignent d’une curiosité aussi bien pour la nature des matériaux emblématiques d’Amérique du Nord (coquillages de la côte atlantique nord-américaine, écorces de bouleau, piquants de porc-épic ou peaux de castor) que pour la nature de ces espaces coloniaux. Souvent exposés aux côtés de spécimens naturalistes, ces objets attestent de la connaissance, en métropole, des savoirs et des techniques autochtones, en même temps qu’ils véhiculent un intérêt nouveau pour la nature coloniale. Ce projet interroge alors les effets de cette collecte sur l’imaginaire colonial en métropole : le jeu entre nature et culture dans l’objet colonial permet de questionner la définition du régime de la curiosité, autrement que dans l’assignation à l’exotique et à l’altérité, en mettant l’accent au contraire sur les formes de savoir et de visibilité qui circulent entre la métropole française et ses colonies.