Simon Grainville
Simon Grainville, M.A.
Sorbonne Université (septembre 2021 – août 2022)
thèse de doctorat : Les graffeurs rêvent-ils de bombes numériques ? Imaginaires science-fictionnels et pratiques technologiques chez les artistes urbains
Vita
Investi dans le champ de l’art urbain au travers de ses expériences de médiation et de rédaction (Urban Art Paris), Simon Grainville a étudié l’histoire de l’art au sein de la faculté de Sorbonne Université. Après un master de recherche dont l’objet d’étude était la réappropriation des tableaux du XIXe siècle dans le street art, il se tourne vers une formation en commissariat d’exposition. De cette expérience né le collectif curatorial espace projectif, ainsi que l’exposition Un plus grand lac (Magasins Généraux – 2020). Désormais, il redirige son intérêt sur le graffiti et le post-graffiti en conservant une approche méthodologique où l’iconographie prime. Son domaine d’analyse, articulé autour des études visuelles, recouvre l’intrication entre art urbain et culture populaire. La relation polymorphe unissant science-fiction et graffiti est l’objet de ses actuelles recherches.
En 2021-2022, le DFK Paris lui a attribué une bourse sujet annuel STREET ART.
Axes de recherche
Espace, frontière de l’infini : imaginaires science-fictionnels dans le graffiti français des années 1980 à nos jours.
Au tournant des années 1980, une tendance visuelle se développe aussi bien dans le graffiti américain qu’européen : les lettres d’argent prennent des allures mécaniques, les personnages arborent des armes futuristes, des vaisseaux spatiaux font leur apparition et la science-fiction devient un nouvel univers a explorer.
Si en France, les graffeurs puisent volontiers dans le répertoire américain au travers des comic books et des innombrables superproductions hollywoodiennes, on ne peut nier l’existence d’inspirations propres à la scène locale et le développement de personnalités artistiques faisant école. Un magazine comme Métal Hurlant (1975-1987 | 2002-2004) mettant en avant des esthétiques aussi marquées que celles des dessinateurs Moebius, Philippe Druillet, Jean-Claude Mézières ou Hans Ruedi Giger, a tout autant influencé les réflexions et pieces de graffeurs tels que LOODZ, LOKISS, DEM189, BABS ou FUNCO. Il en va de même pour les mangas et la japanimation dont les premières diffusions, puis les itérations les plus magistrales (Akira (1988) ou Ghost in the shell (1995)) poussent à l’émulation artistique.
Dès lors, l’étude de cette culture visuelle aux multiples ramifications apparaît comme un enjeu crucial dans l’étude iconographique du graffiti. Au cœur de cette galaxie de références, se dessinent autant de télescopages transnationaux au travers de crews tournés vers des futurs rêvés, que de théories nébuleuses articulées autour de lettrages spatiodynamiques.