L'art de l'Ancien Régime : sortir du rang / Die Kunst des Ancien Régime: jenseits des Kanons

L’art de l’Ancien Régime : sortir du rang / Die Kunst des Ancien Régime: jenseits des Kanons

L’histoire des productions artistiques de l’Ancien Régime s’est principalement focalisée sur les grands acteurs, les « beaux-arts », les institutions les mieux documentées, Paris, d’autres capitales et les cours, pour lesquels nous disposons désormais de solides connaissances. En revanche, les artistes, œuvres, techniques et foyers qui échappent aux grands courants historiographiques restent peu étudiés, ou ont été traités sous forme d’études de cas isolées. À cette histoire de l’art « par le haut » commence à se substituer une histoire plus attentive aux acteurs secondaires, aux médiateurs, aux effets et aux modes de circulation des personnes, des objets et des savoirs. Celle-ci nous place face à d’importants défis méthodologiques, nousinvitant à appréhender de nouveaux thèmes, à renouveler les approches.

Ce colloque vise à décentrer le regard sur les phénomènes artistiques de l’Ancien Régime afin de mieux saisir la complexité de la culture visuelle et matérielle de l’époque. L’attention sera portée sur les circulations artistiques et la mobilité des objets et des acteurs selon une perspective européenne et globale. À l’échelle de la France, il s’agira d’interroger la diversité des pratiques artistiques sur l’ensemble du territoire et les interactions entre « centre » et « périphérie ». La construction des savoirs artistiques sera abordée selon la dynamique des transferts entre savoirs pratiques, techniques et scientifiques. Il s’agira également d’étudier la participation du fait artistique au fait social, et de réviser les hiérarchies établies par l’historiographie concernant les acteurs des mondes de l’art. Revisiter l’histoire de l’art de l’Ancien Régime nécessite enfin une approche critique des objets : les arts « décoratifs » et les genres « mineurs » seront à examiner en rapport avec les discours théoriques, l’évolution du marché ainsi que les pratiques de collection et d’aménagement domestique comme urbain, afin de privilégier une lecture qui souligne l’importance de l’expérience vécue et des propriétés matérielles des œuvres dans les différents contextes de production et de réception. 

-----------------

Die Forschung zur Kunstproduktion des Ancien Régime hat sich vorrangig auf die herausragenden Akteure, die »Schönen Künste«, die am besten dokumentierten Institutionen, Paris, andere Hauptstädte und die Höfe konzentriert, wozu mittlerweile ein gut entwickelter Kenntnisstand vorliegt. Künstler, Werke, Techniken und Produktionsstätten jenseits der historiografischen Hauptlinien bleiben jedoch weitestgehend unerforscht oder wurden nur in Form von vereinzelten Fallstudien untersucht. Diese Kunstgeschichte »von oben« wird mehr und mehr von einer Geschichtsschreibung abgelöst, die sich weniger bekannten Akteuren zuwendet, den Vermittlern, den Auswirkungen und Formen der Mobilität von Personen, Objekten und Wissen. Dies stellt uns vor grundlegende methodische Herausforderungen und lädt dazu ein, neue Forschungsgegenstände zu erschließen und Herangehensweisen zu erneuern.

Mit der Tagung soll der Blick auf die künstlerischen Phänomene des Ancien Régime dezentriert werden, um so die Vielschichtigkeit der visuellen und materiellen Kultur der Epoche besser greifen zu können. Im Fokus wird die künstlerische Mobilität – sowohl von Objekten als auch von Akteuren – in europäischer und globaler Perspektive stehen. Für den französischen Kontext gilt es, die Diversität der künstlerischen Praktiken im gesamten Herrschaftsgebiet zu untersuchen sowie den Austausch zwischen »Zentrum« und »Peripherie«. Die Konstruktion von künstlerischem Wissen soll anhand des dynamischen Transfers zwischen praktischem, technischem und theoretischem Wissen analysiert werden. Weiterhin muss die Teilhabe der Kunst an der gesellschaftlichen Realität hinterfragt werden, ebenso wie die Hierarchien, die von der Geschichtsschreibung mit Blick auf die Akteure der Kunstwelt etabliert wurden. Eine Erneuerung der Kunstgeschichte des Ancien Régime erfordert schließlich einen kritischen Umgang mit den Objekten: Die »dekorativen« Künste sowie die »niederen« Gattungen sind im Zusammenhang mit theoretischen Diskursen, der Entwicklung des Kunstmarkts, Sammlungspraktiken und häuslichen wie urbanen Ausstattungspraktiken zu diskutieren. Auf diese Weise wird eine Lesart ermöglicht, die die Bedeutung der gelebten Erfahrung und der materiellen Eigenschaften der Werke in unterschiedlichen Produktions- und Rezeptionskontexten hervorhebt.

 

Conception / Konzeption

Matthieu Creson, Pascale Cugy, Sarah Grandin, Ulrike Keuper, Thomas Kirchner, Déborah Laks, Camilla Pietrabissa, Sophie Raux, Marlen Schneider, Caroline Soppelsa, Maël Tauziède-Espariat, Sarah Ubassy-Catala, Hadrien Volle 

Programme du congrès annuel à télécharger

L’équipe du sujet annuel / 

Wissenschaftlerinnen und Wissenschaftler des Jahresthemas

Direction / Leitung 

Thomas Kirchner, Sophie Raux (Université Lumière Lyon 2 - LAHRHA) 

Coordination scientifique / Wissenschaftliche Koordination

Déborah Laks, Marlen Schneider

 

Boursières et boursiers du sujet annuel / Stipendiatinnen und Stipendiaten des Jahresthemas

Matthieu Creson : 

La nature morte en France dans la première moitié du XVIIsiècle : une production « centrale » ou « périphérique » ?

Pascale Cugy :

Les images de mode sous Louis XIV. Questions de fabrication, réception et détournements

Sarah Grandin :

To Scale: Manufacturing Grandeur in the Age of Louis XIV

Ulrike Keuper : 

L’artiste collectionneur: Cabinet und Galerie als Orte künstlerischer Selbstinszenierung im Grand Siècle

Camilla Pietrabissa : 

From Perspective to Place. The Landscape Tableau in Paris, c. 1680–c. 1750

Caroline Soppelsa :

Une étude des prisons en France dans la seconde moitié du XVIIIsiècle. Entre architecture de papier et imaginaire-repoussoir post-révolutionnaire

Maël Tauziède-Espariat : 

Modalités de reconnaissance publique chez les peintres actifs en dehors de l’Académie royale (1751–1791) 

Sarah Ubassy-Catala :

Repenser Hubert Robert : perspectives sur un artiste entrepreneur et les cercles de la physiocratie franco-russe

Hadrien Volle :Les « dedans » du théâtre : pour une étude des espaces publics des salles de spectacle en France au XVIIIsiècle

 

Foto: Jean-Honoré Fragonard, Les hasards heureux de l’escarpolette, 1767/1768, London, The Wallace Collection, @TheWallaceCollection
Kontakt
Marlen Schneider

Dr. Marlen Schneider

Wissenschaftliche Assistentin / bis 2017
Kontakt
Dr. Déborah Laks

Dr. Deborah Laks

Centre national de la recherche scientifique (CNRS) (September 2022 - Juli 2023) / Forschungsprojekt: L’enseignement des arts plastiques entre 1933 et 1999 : l’avant-garde en héritage