Pauline Mari

Pauline Mari

Fellow

Vita

Pauline Mari est historienne de l’art et écrivain. Docteur à Sorbonne Université, elle publie en 2018 Le Voyeur et l’Halluciné. Au cinéma avec l’op art aux PUR. Cet ouvrage est adapté en exposition au Musée d’Art moderne et d’Art contemporain de Nice en 2019 : « Le diable au corps ». La même année, son essai Hartung Nouvelle Vague aux Presses du réel raconte la vie et l’œuvre de Hans Hartung sous le regard de cinéastes. En 2022, Membres fantômes est une conversation imaginaire dans les limbes entre le bras coupé de Blaise Cendrars, la jambe amputée de Hartung et l’œil crevé de Victor Brauner. Ce roman aux Éditions des Cendres reçoit le Prix Valery Larbaud. Paru chez Rouge Profond en 2023, son dernier récit littéraire sur les pulsions de meurtres des esthètes L’Art assassin. Histoires de crimes au cinéma est le Prix Sade 2024.

Research focus

Projet de recherche dans le cadre du sujet annuel 2024/26 « Nature » :  
« Chasser le naturel ». Les effractions animales dans un cinéma classique 

 


Franju, Truffaut, Fellini, Hitchcock, Chaplin, Renoir… La plupart des grands cinéastes se sont confrontés à l’état de nature, à sa flamboyance, sa pureté, son martyre, sa folie d’instinct dans la forme où elle s’exprimait le mieux : l’animalité troublante. La bête n’y apparaît pas. Elle surgit à la psyché. Et souvent pour un état de contemplation, de ravissement, de cauchemar parfois, mais toujours en hommage à ce qu’elle porte de nous-mêmes. Il est temps de revoir leurs films pour ces plans, ces scènes, ces effractions fabuleuses où l’état de bête pris en tant que tel et avoisinant l’humain est magnifié en une création qui a pu faire aussi bien et même davantage que la peinture animalière des siècles derniers. Quand Bresson consacre Au hasard Balthazar à la biographie d’un âne battu, c’est pour considérer yeux dans les yeux un animal qu’il élève à la sainteté, et dont il rend le mystère et l’érotisme grec, au-delà de ce qu’aucun peintre aurait ambitionné de peindre. Quand Fellini filme à la fin de La dolce vita un monstre marin recraché par les eaux sur la plage, il le hisse au rang des aberrations de la nature, là où Chardin se démarque avec sa Raie. Ce projet entend ébaucher un bestiaire en explorant un rapport fascinant et méconnu au naturel à travers des chefs-d’œuvre du cinéma.

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