Photographie - Paris
Photographie – Paris
Atelier de recherche international pour jeunes chercheurs en histoire et théorie de la photographie:
« Paris – haut-lieu urbain, institutionnel et artistique de la photographie »
Paris, 03 – 07 juillet 2017
Manifestation organisée par le Centre allemand d’histoire de l’art – DFK Paris,
en coopération avec l’Université Paris Nanterre et l’Universiteit Leiden,
avec le soutien de la Deutsch-Französische Hochschule – Université franco-allemande, Sarrebruck
D’une durée de cinq jours, cet atelier de recherche a combiné la présentation et la discussion des projets de recherche des participants avec des visites d’archives et de collections, ainsi qu’avec des conférences, afin d’explorer les interrelations multiples entre la photographie (ou plus largement, le photographique) et la ville de Paris. Cette dernière était comprise à la fois comme un espace urbain concret, un lieu mythique et une scène socioculturelle où interagissent photographes, critiques, commanditaires et institutions.
La présentation par François Arago de la technique de la daguerréotypie devant l’Académie des Sciences à Paris est souvent considérée comme une sorte de point de départ de l’histoire de la photographie. De nos jours, l’importance de la capitale française pour la photographie se manifeste à maints niveaux : premièrement, à travers le grand nombre de publications et d’expositions expressément consacrées à des prises de vue de la ville Lumière ou à des photographes parisiens – récemment, l’exposition Qui a peur des femmes photographes? au Musée de l’Orangerie et au Musée d’Orsay a souligné l’apport réel des femmes photographes, tant à l’échelle internationale que locale. Deuxièmement, les itinéraires biographiques de certains acteurs majeurs du domaine, français ou non, se sont croisés à Paris, que ce soit pendant l'entre-deux-guerres, comme dans les cas de Florence Henri, Brassaï, Gisèle Freund, Adrienne Monnier, Charles Rado et Christian Zervos, ou bien après la seconde Guerre Mondiale pour Louis Stettner, Iziz, Ata Kandó ou encore Ed van der Elsken. Troisièmement, on trouve d’innombrables reproductions de photographies de Paris, chacune visant à capturer un aspect différent de la ville, non seulement son architecture, mais aussi sa fonction comme espace social. Enfin, d’illustres institutions telles que les agences Roger-Viollet et Magnum, ou encore la Maison Européenne de la Photographie et le festival Paris Photo, ont élu domicile dans la capitale.
Organisé par Ulrike Blumenthal, Julia Drost et Astrid Köhler (DFK Paris) avec Christian Joschke (Université Paris Nanterre) et Helen Westgeest (Universiteit Leiden), cet atelier de recherche a offert aux participants l’opportunité de discuter les lacunes et lieux communs de la recherche, ainsi que d’interroger la constitution de corpus. 16 jeunes chercheurs (doctorants, étudiants en master et dans des cas exceptionnels, postdoctorants) venant de France, d’Allemagne, du Benelux et d’autres pays étaient invités à réfléchir non seulement sur des facettes bien connues de Paris, mais aussi sur des images, aspects et protagonistes marginalisés dans l’histoire de la photographie. Une analyse pointue des mécanismes discursifs d’exclusion et inclusion dans l’histoire visuelle de Paris reste en effet jusqu’à présent un vœu vieux. Si l’écrivain français Georges Perec déclarait en 1975 dans sa Tentative d'épuisement d'un lieu parisien qu’ « un grand nombre, sinon la plupart » des vues de Paris avaient déjà été « décrites, inventoriées, photographiées, racontées ou recensées » et que son « propos […] a plutôt été de décrire le reste », comment mettre au jour un tel « reste » inexploré ? Comment élaborer une autre histoire visuelle de Paris et de la photographie, et dans quelle mesure les archives peuvent-elles (ou non) nous en fournir les moyens? Quelles options s’offrent aux photographes et aux historiens pour dévoiler les marges des récits établis?
Participants:
Béatrice Adam, doctorante, Goethe-Universität Frankfurt a.M. ; Muriel Berthou Crestey, post-doctorante ; Amandine Gabriac, doctorante, Paris 7 Diderot ; Fleur Virag Henrion, doctorante, Université Paris 3/ Université de Pécs; Johanna Laub, étudiante en Master, Universität Leipzig; Maud Maffei, Université Paris 8/ Freie Universität Berlin; Paul Mellenthin, doctorant, Université de Bâle/ eikones NFS Bildkritik; Yogan Muller, doctorant, ENSAV La Chambre et Université libre de Bruxelles; Feodora Parkmann, doctorante, Université Paris IV; Beate Pittnauer, doctorante, Hochschule für Bildende Künste Braunschweig; Fabian Roederer, doctorant, Universität Hamburg; Vladimir Rizov, doctorant, University of York; Carina Sperber, étudiante en Master, Universität zu Köln/ A.R.T.E.S. Graduate School; Katharina Täschner, doctorante, Johannes Gutenberg-Universität Mainz; Tom Ullrich, doctorant, Bauhaus-Universität Weimar; Delphine Wanes, doctorante, Ruprechts-Karls-Universität Heidelberg/ École du Louvre, Paris.