Le mythe Le Brun, entre attaques et critiques
Journée d’études
Le mythe Le Brun, entre attaques et critiques
Les colloques dédiés à un artiste à l’occasion d’un anniversaire ont souvent pour objet de construire ou d’alimenter une consécration. Le but de celui-ci est tout autre : il s’agit au contraire d’analyser comment s’est forgée une légende noire.
Avant même la disparition de Colbert, d’importantes figures de la cour de Louis XIV, comme Louvois, des artistes, comme Pierre Mignard ou Simon Jaillot, cherchèrent à mettre en difficulté l’autorité que Le Brun avait prise dans le domaine des arts. Cette rivalité se transforma en critique acerbe dans les publications de Roger de Piles autour de 1700. Jugées porteuses d’un discours dépassé et officiel, marquées par un coloris tranché perçu comme sans nuances, les œuvres de Le Brun ont souvent servi, depuis Watteau, de repoussoir.
La reconnaissance du peintre par la postérité se réduit-elle aux plafonds du Louvre qui célèbrent l’école française ou aux tableaux
d’autel des églises qui, dans tout le territoire, présentent des copies dévotes de ses œuvres ? Dans l’historiographie, Le Brun a rapidement été assimilé à l’absolutisme louisquatorzien comme à l’Académie et à ses prétendus méfaits. Les musées ne rendirent
pas toujours justice au peintre de Versailles, préférant montrer les peintres de la réalité, et c’est seulement en 1994 que l’on put revoir les toiles qui avaient fait la célébrité du peintre au XVIIe siècle : les batailles d’Alexandre. En partant d’une analyse de la perception actuelle de Le Brun et en remontant aux sources de celle-ci, le colloque entend éclaircir les aléas d’une fortune paradoxale.
Comité scientifique :
Olivier Bonfait, Bénédicte Gady,
Thomas Kirchner, Gaëlle Lafage,
Matthieu Lett, Rémi Mathis,
Nicolas Milovanovic.
En partenariat avec l'Université de Bourgogne, Centre Georges Chevrier