Passerelles
No. 13
1936 baute Hans Bellmer seine berühmte zweite Puppe, die heute im Pariser Centre Pompidou aufbewahrt wird. Die Figur diente der fotografischen Inszenierung der Unterwerfung, Verletzung, vielleicht sogar Ermordung eines lüsternen halbwüchsigen Mädchens. Im Zuge der sexuellen Emanzipation der heutigen Gesellschaft sind diese Fotografien aus dem Reservat einer obszönen Kunst für Eingeweihte in die öffentliche künstlerische Kultur hervorgetreten, die keine erotischen Tabus mehr gelten lässt.
Zwei Künstler haben Bellmers Puppe kritischen Demontagen unterzogen, die dieser Enttabuisierung Rechnung tragen. 2004 stellte sie Mamoru Oshii in seinem Film Innocence als Prototyp massenfabrizierter Sexroboter dar, den ein Polizeiagent zerstört. 2006 zeigte die Puppenspielerin Antje Töpfer in ihrem Stück Die Pandora-Frequenz eine technische Demontage der Puppe in den Händen einer Frau, die sie als dysfunktional erweist. So setzten beide Künstler Bellmers Ikone für gewaltsame Aufschwünge und Agonien männlicher Sexualität auf ihre Weise außer Kurs.
En 1936, Hans Bellmer construisit sa célèbre deuxième poupée, aujourd’hui conservée au Centre Pompidou à Paris. Il utilisa cette figure pour une mise en scène photographique de la soumission, de la mutilation, peut-être même du meurtre d’une adolescente lascive. Dans le sillage de l’émancipation sexuelle de la société contemporaine, ces clichés ont échappé à la confidentialité d’un art obscène destiné à quelques initiés pour entrer dans la culture artistique publique, qui ne tolère plus de tabous érotiques.
Deux artistes ont soumis la poupée de Bellmer à des démontages critiques qui prennent en compte cette disparition du tabou. En 2004, Mamoru Oshii la fait figurer dans son film Innocence, comme prototype d’un robot sexuel détruit par un agent de police. En 2006, la marionnettiste Antje Töpfer, dans sa pièce Die Pandora-Frequenz, montre le démontage technique de la poupée entre les mains d’une femme, un démontage qui prouve qu’elle est dysfonctionnelle. Les deux artistes soustraient donc ainsi chacun à leur manière l’icône de Bellmer aux violentes pulsions et abîmes de la sexualité masculine.
The book shows how two contemporary artists take Bellmer’s controversial Doll to task for its sexual sensationalism with their own means of breaking down taboos.