Le prototype
Ce prototype est un résultat intermédiaire des travaux menés dans le cadre du projet sur la curation de données. Il sert à préparer la refonte de l’interface utilisateurs de la base de données Deutsch-Französische Kunstvermittlung qui continue de fonctionner de manière efficace sous sa forme préexistante. Le prototype met l’accent sur l’utilisabilité de l’interface de recherche dans la base de données et sur l’inclusion de nouvelles fonctions permettant l’intégration des informations supplémentaires acquises grâce à l’enrichissement des données. Cela concerne en particulier la mise en place de liens vers des versions numérisées des sources décrites dans la base de données. Ce prototype a été développé à l'aide de la solution open source Penpot.
Pour utiliser cette fonction : après avoir démarré le prototype, vous accédez à la page d’accueil. Via une option du menu en haut à gauche dans la fenêtre, Penpot offre la possibilité d’afficher toutes les rubriques comportant des liens, permettant ainsi de simuler la navigation future (Interactions > Show interactions).
La refonte de l’interface dans le contexte global des travaux sur la base de données Deutsch-Französische Kunstvermittlung
La base de données Deutsch-Französische Kunstvermittlung 1870-1940 und 1945-1960, qui compte environ 6800 entrées, est une bibliographie sélective et commentée d’articles de critique d’art dans le contexte des relations franco-allemandes. Chaque entrée renvoie à un texte dans une revue d’art ou un quotidien allemand ou français (parfois aussi à un livre) qui porte sur l’art de l’autre pays. Ces textes relèvent de genres très variés, allant de comptes rendus d’expositions à des poèmes, et traitent de peinture mais aussi de sculpture, d’architecture, d’artisanat d’art et d’art graphique. La période concernée couvre les années de la « modernité », celles qui voient la fondation de l’Empire allemand, deux guerres mondiales et la période de l’après-guerre, époque marquée par des tensions politiques, des évolutions artistiques divergentes et des processus de différenciation.
Accessible sur le site internet du DFK Paris, cette base de données regroupe trois anciennes collections de données constituées dans le cadre de sous-projets de recherche sur les relations artistiques internationales entre la France et l’Allemagne, lancés en 1999 par Thomas W. Gaehtgens, Uwe Fleckner et Martin Schieder et dont sont aussi issus plusieurs volumes de la collection Passages. Conçues comme de simples outils de collecte d’informations, les bases de données de ces sous-projets n’étaient initialement pas destinées à la publication et ne sont donc pas très systématiques dans leur indexation, par exemple.
Le projet actuel se donne pour tâche de réorganiser la base de données d’une manière qui soit simple à utiliser et de la compléter techniquement. Dans une première phase, les données bibliographiques seront enrichies avec les articles de presse, et les personnes mentionnées le seront avec des fichiers d’autorités. À cette fin, une coopération a été établie avec la bibliothèque universitaire de Heidelberg, qui met à disposition en ligne des revues artistiques historiques grâce à la technologie IIIF Presentation API. Ces versions numérisées seront à l’avenir directement intégrées dans le site internet de la base de données. L’interface utilisateur et les fonctions de filtrage rendront également visible l’affiliation initiale à un projet et permettront une recherche systématique par revues, personnes ou expositions mentionnées dans les articles. Dans un deuxième temps, les données seront préparées via une interface pour des procédés tels que le Text Mining (fouille de texte).
Sous sa nouvelle forme, la base de données Deutsch-Französische Kunstvermittlung offrira de multiples approches possibles : outre une recherche stratégique dans le contenu des revues liées à la critique d’art franco-allemande, il sera possible de reconstituer certaines réflexions ayant présidé à la conception et à la structure de la collection de données, révélant ainsi un pan d’histoire très récent de nos disciplines. Mais surtout, cette ressource peut aider à reconsidérer certaines recherches antérieures ou à formuler de nouvelles questions : comment, par exemple, les peintures historiques françaises étaient-elles perçues dans l’Empire allemand ? Et inversement, comment l’expressionnisme allemand était-il perçu à Paris, alors capitale mondial de l’art ?
(Texte : Klara Niemann, traduit par Laurent Cantragel et Anne-Emmanuelle Fournier)