L’achèvement de la cathédrale de Cologne a impliqué des Allemands en exil à Paris. Exilés, ou ayant échappé à des poursuites, ils appartenaient à l’élite intellectuelle, artistique et politique. Parmi eux se trouvaient des démocrates radicaux, des savants et un espion prussien. La plupart d’entre eux étaient d’éminents représentants de l’échange culturel franco-allemand – à commencer par Heinrich Heine. 

Leur idéal tourné vers l’achèvement de la cathédrale comme symbole du progrès politique et d’une Allemagne unifiée et libre ne put se réaliser. Heine commenta son abandon du projet avec toute la puissance de sa plume. Dans le même temps s’effondrait le mythe du « gothique allemand ». 

Mario Kramp décrit en détail le microcosme du comité de soutien établi à Paris pour l’achèvement de la cathédrale en se basant sur des sources jusqu’à présent inexploitées. A travers les chemins aventureux qu’ont suivis les protagonistes se reflètent comme dans un prisme les conflits fondamentaux de la période pré-révolutionnaire du Vormärz et celle des révolutions européennes de 1848–1849. C’est un chapitre pratiquement inconnu de l’histoire franco-allemande qui s’ouvre sous nos yeux, ainsi qu’un aperçu extrêmement documenté des profondeurs, mais aussi des abîmes du jeune nationalisme allemand. L’histoire du comité parisien pour la cathédrale de Cologne est le témoignage d’un échec grandiose.

Comptes rendus :

• Thomas Werner, dans KUNSTFORM 4/6, 2003, URL : http://www.arthistoricum.net/kunstform/rezension/ausgabe/2003/6/3292/ ; voir aussi sehepunkte 3/6, 15.06.2003, URL : http://www.sehepunkte.de/2003/06/3292.html.
• Frankfurter Allgemeine Zeitung 61, 13.03.2003, p. R1, URL : http://www.faz.net/aktuell/feuilleton/reise/dombau-mit-heine-193792.html.
• Sabine Brenner-Wilczek, dans Heine-Jahrbuch 42, p. 251–252, URL : https://www.duesseldorf.de/heineinstitut/publikationen/jahrbuch.html.
• Benedikt Erenz, dans Die Zeit 30, 18.07.2002, URL : http://www.zeit.de/2002/30/SACHBUCH.