Claus Gunti
Dr. Claus Gunti
Université de Lausanne (september 2019 – december 2020)
research project : Inventer l’image numérique. Entre peinture, photo-conceptualisme et computer art (1960-1980)
Vita
Historien de l’art contemporain spécialisé en photographie, Claus Gunti est chercheur au Centre allemand d’histoire de l’art (DFK) à Paris et enseignant à l’École cantonale d’art de Lausanne (écal). Ses recherches portent sur l’histoire des images numériques, les nouveaux médias, les cultures numériques, les technologies visuelles (drones, CGI, GAN, reconnaissance faciale, etc.) et sur les nouvelles formes de photographie. Membre du comité de rédaction des revues Transbordeur. Photographie, histoire, société et Décadrages. Cinéma, à travers champs, il travaille actuellement sur les projets de recherche Inventer l’image numérique. Entre peinture, photo-conceptualisme et computer art (1960–1980) au DFK et Automated Photography à l’écal.
Research focus
Inventer l’image numérique. Entre peinture, photo-conceptualisme et computer art (1960-1980)
En utilisant la grille comme matrice conceptuelle, ce projet envisage d’explorer l’émergence de l’image numérique au cours des années 1960-1970, en confrontant des pratiques picturales génératives à des formes photographiques analytiques. Alors que le mot « pixel » est inventé en 1965 ou que le premier capteur CCD est développé en 1970, de nombreux artistes, à l’instar de Karl Otto Götz ou François Morellet, produisent dès la fin des années 1950 des peintures dans une logique mathématique, matérialisant visuellement la logique binaire du calcul informatique. Parfois produits avec des ordinateurs, ces travaux non figuratifs concilient les processus génératifs et une réflexion sur la perception, inscrivant les théories cybernétiques dans le champ esthétique. Parallèlement à ces expérimentations, on observe les premières tentatives de transcodage de photographies avec des ordinateurs (chez Waldemar Cordeiro), auxquelles répondent une multitude de pratiques picturales et photo-conceptuelles qui visent à agencer le réel de manière fragmentée. La grille y apparaît alors sous forme de trame dans l’image (chez Sigmar Polke) ou comme système d’agencement des images (chez Hilla et Bernd Becher). La conjugaison de l’étude de ces processus de déconstruction de la représentation du réel et de pratiques génératives vise ainsi à dégager l’émergence d’une épistémè numérique, réinterrogeant les relations entre la technologie, les images et les discours théoriques.