Katia Sowels
Katia Sowels, M.A.
École normale supérieure, Paris / Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (mars – août 2021)
projet de recherche : De la création à la production d’objets surréalistes : répliques et éditions en série (1959–1975)
Vita
Katia Sowels termine l’écriture d’une thèse qui porte sur l’histoire matérielle des objets surréalistes dans l’entre-deux-guerres à l’Ecole Normale Supérieure, au sein du programme doctoral SACRe. Elle enseigne à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Elle a codirigé l’album Au Grand jour : André à Simone Breton. Lettres (1920-1929) publié aux Éditions de la rue d’Ulm en février 2020. Elle a été co-commissaire des expositions « D’André à Simone Breton : Lettres, 1920-1929 » à la Bibliothèque de l’ENS en 2018 et « André Breton et l’Art magique », au LaM – Lille Métropole, Musée d’art moderne, d’art contemporain et d’art brut en 2017. Elle a récemment été résidente à la Delfina Foundation et à la Tate Moderne à Londres.
Axes de recherche
De la création à la production d’objets surréalistes : répliques et éditions en série (1959–1975)
Les objets surréalistes des années 1920 et 1930, vivants, spontanés, ludiques, précaires et assemblés par des moyens de fortune, ont souvent connu des trajectoires hasardeuses. Certains ont été échangés, construits et aussitôt déconstruits, fabriqués en série, perdus ou détruits dans un jeu collectif d’assemblage et de désassemblage ininterrompu du quotidien par les poètes et les artistes, au rythme de leurs désirs. Cette histoire se complexifie encore dès la fin des années 1950 et jusqu’aux années 1970, lorsque Salvador Dalí, Max Ernst, Maurice Henry, Marcel Jean, René Magritte, Man Ray, Roland Penrose ou encore Meret Oppenheim se mettent à recréer leurs anciens objets surréalistes, soit pour compenser une perte unique, soit sous forme d’éditions et souvent à l’occasion d’expositions rétrospectives dans les galeries ou les musées, brouillant toujours plus les frontières entre objets perdus et objets trouvés, objets poétiques, objets quotidiens et objets de marchandise. La présente recherche propose de reconstituer l’histoire matérielle de ces répliques d’objets des années 1930 dans le contexte artistique, social et économique des années 1950-1970, où la vogue des multiples envahit la création contemporaine et où le surréalisme subit de front sa récupération institutionnelle. Il s’agit d’établir le catalogue des objets surréalistes répliqués, de reconstituer les conditions, les circonstances et les processus de leur fabrication, à travers les démarches singulières de chaque artiste, ainsi que d’étudier leur circulation dans les collections privées et dans les institutions. Cette recherche s’inscrit dans la thématique « l’art des objets » du Centre allemand d’histoire de l’art.