Coline Desportes
Coline Desportes, M.A.
Vita
Coline Desportes est doctorante à l’École des hautes études en sciences sociales. Son projet de thèse, dirigé par Anne Lafont, porte sur l’histoire de la tapisserie au Sénégal dans le contexte des indépendances africaines et de la présidence de Léopold Sédar Senghor. Diplômée de l’École du Louvre – spécialité histoire des arts d’Afrique – et de l’Université Paris 1-Panthéon Sorbonne, elle a notamment été chargée d’études et de recherche à l’Institut national d’histoire de l’art de 2019 à 2024 au sein du programme Vestiges, indices, paradigmes : lieux et temps des objets d’Afrique dirigé par Claire Bosc Tiessé. En 2023, elle est lauréate du premier Grand Prix Marcel Wormser pour la recherche de provenances.
Axes de recherche
Projet de recherche dans le cadre du sujet annuel 2024/26 « Nature » :
Tisser la nature pour construire la nation ? Tapisseries du Sénégal indépendant (1960-1980)
En 1966 une manufacture nationale de tapisserie fut inaugurée à Thiès, au Sénégal. Souhaitée par Léopold Sédar Senghor, le premier président du Sénégal indépendant, la manufacture adoptait la technique de la tapisserie de lisse telle qu’elle avait été rénovée par l’artiste français Jean Lurçat et ses compagnons dans les ateliers d’Aubusson durant l’entre-deux-guerres. L’examen du corpus de tapisseries produites à Thiès révèle qu’une large part présente un genre - en particulier le paysage - une thématique ou une iconographie liée à la faune, à la flore, aux lieux ou à l’environnement. Ce projet de recherche propose de réévaluer ces œuvres. En combinant histoire des formes artistiques et histoire des politiques touristiques et environnementales, ce projet vise à comprendre comment la définition de la nature proposée par Senghor a soutenu la création de la nation en s’affirmant non comme une imposition, une assignation coloniale des Africains à la nature, mais bien comme une revendication postcoloniale. La manufacture sera ainsi étudiée comme le lieu de la fabrication et de la transmission de cette imagerie naturelle spécifique, qu’on considérera en particulier depuis l’histoire du médium et de la technique, le prisme des circulations transnationales et internationales, et enfin, son réinvestissement par les artistes.